Arthrose de l’épaule ou omarthrose
Omarthrose ou communément appelée arthrose de l’épaule, elle est beaucoup plus rare que l’arthrose de la hanche ou celle du genou. Il s’agit d’une usure progressive du cartilage de l’articulation gléno-humérale (épaule).
L’épaule est une articulation non congruente (non rétentive) soumise à des forces de traction permanentes. Elle est caractérisée par des amplitudes articulaires importantes, sous contrôle musculaire.
Les contraintes cartilagineuses sont bien moindres qu’à la hanche et au genou. L’arthrose gléno-humérale peut être longtemps bien tolérée, par un mécanisme de compensation articulaire.
En effet, l’articulation gléno-humérale ne prend en charge qu’une partie de la mobilité globale de la ceinture scapulaire.
Types d’omarthrose
L’omarthrose peut être primitive, touche principalement la femme, elle est généralement bilatérale sans être symétrique dans la symptomatologie. Elle survient généralement chez un sujet poly-arthrosique et son évolution est souvent lente.
Omarthrose secondaire, d’origine métabolique, post-traumatique, infectieuse, nécrose, suite à des luxations récidivantes, idiopathique ou post-corticothérapie et enfin alcoolique.
On peut aussi différencier une omarthrose excentrée (A) avec une coiffe des rotateurs rompue, la tête humérale est ascensionnée et vient heurter l’acromion. D’autre part, la tète humérale peut rester bien centrée grâce à une coiffe des rotateurs intacte, on parle d’omarthrose centrée (B).
Signes cliniques de l’omarthrose
Elle associe une impotence fonctionnelle douloureuse progressive et une limitation des amplitudes articulaires, dont l’évolution est typiquement lente.
La douleur est de type mécanique, déclenchée par l’effort et calmée par le repos.
Les amplitudes actives comme passives se limitent progressivement, touchant surtout la rotation externe, très utile dans la vie quotidienne, et l’abduction.
Imagerie de l’épaule
La radiographie standard : elle peut suffire pour poser le diagnostic positif de l’omarthrose. Elle objective :
– un pincement de l’interligne articulaire, il peut être global ou local, il peut également être masqué par un épanchement articulaire ;
– Ostéocondensation sous-chondrale ;
– Géodes sous-chondrales ;
– Ostéophytes, au niveau de la tête humérale ou au niveau de la glène.
Arthroscanner : il est indispensable pour détecter une rupture de la coiffe des rotateurs et évaluer le stock osseux, ce sont deux critères importants dans la décision du choix thérapeutique.
Traitement de l’omarthrose
Il est initialement médical, associant les antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et l’hygiène fonctionnelle de l’épaule (aménagement du poste du travail, …).
Quand la douleur devient invalidante, l’indication d’une arthroplastie (ou prothèse totale de l’épaule) devient discutable. Il peut s’agir d’une prothèse totale de l’épaule de type anatomique qui reprend l’anatomie intégrale de l’épaule ou de type inversée en cas de rupture de la coiffe des rotateurs dont la biomécanique repose sur le muscle deltoïde.